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Photo du rédacteurGérald

RETOUR DE LECTURE - RETOUR DE LECTURE


Bonjour les ami(e)s, voici un joli retour d'Hester Prynne sur le roman de G.F. Spencer : Le Monde selon Marie - Livre 1 - Ivan (sorti en mars 2020 aux Editions 7e Ciel), dont un second opus - Swann - est en préparation pour une sortie d'ici la fin de cette année.






Retour de lecture - le 28 juin 2021

4ème de couverture :

1863 - Mexique.

Interpellé par les services de renseignements, Ivan Chtov, un écrivain russe, se retrouve malgré lui sur le continent américain.

Blessé au cours du siège de Puebla, il est sauvé par Marie.

Sur fond d’un périlleux voyage initiatique à travers l’Amérique du Nord où s’entremêlent romance, espionnage, anciennes légendes et religions, Ivan va découvrir les étranges pouvoirs de sa compagne.

Fruit de quatre années de documentation et de voyages, ce récit uchronique de G.F. Spencer est un échantillon de ce que fut l’Amérique du Nord du XIXe siècle, du point de vue de ses croyances chrétiennes, indiennes et vaudou.


La présentation d’auteur :

Né en 1964 et d’origine belge, G.F. Spencer est un ingénieur vivant dans le Loiret depuis 2001. Auteur de poésies, de contes et de paroles de chansons, il a toujours écrit. Ce n’est qu’à l’âge de cinquante ans qu’il choisit de mettre un terme à plus de trois décennies de pratique musicale intense pour se consacrer à l’écriture de son premier roman : « Le Monde selon Marie."


Ma chronique :

L'histoire commence durant l'intervention militaire française au Mexique en 1863 qu'Ivan Chtov relate en sa qualité de lieutenant. Le réalisme de la guerre, non sans parfois un recul philosophique sur ses mobiles au cœur de l'âme humaine, se mêle au fantastique avec la rencontre de Marie, qui grâce à ses pouvoirs étranges, veille sur la vie du héros. Leur alliance transforme le récit en une suite d'aventures palpitantes où les péripéties s'enchaînent, mêlant poésie, rites vaudous, croyances aztèques, indiennes, chrétiennes et spiritisme à travers l'Amérique du Nord du XIXeme siècle où les deux protagonistes sont en mission pour les services de renseignements. C'est aussi pour Marie, une quête pour affronter le Mal et rétablir l'harmonie enfin parmi les peuples et leurs croyances.

C'est donc un premier roman riche en spiritualité qui nous est donné à lire par l'auteur, mêlant divers styles, parfois avec humour ou au contraire gravité et abondamment documenté sur les diverses croyances évoquées. G.F. Spencer, né en 1964 et d'origine belge, était déjà auteur de poésies, de contes et de paroles de chansons et on peut voir dans ce roman une sorte de somme où il subsiste des passages de contes et poésies magnifiques, comme des micro-récits dans le récit, qui sont comme des pauses musicales dans le fil de l'histoire. Mélangeant donc divers genres, on sent une grande richesse dans la volonté d'expression, un désir d'unification ainsi qu'un regard de tendresse assez particulier sur ses personnages, comme s'il s'agissait de ses enfants. Et c'est bien aussi de l'histoire d'une naissance extraordinaire dont il s'agit, celle de la fille d'Ivan Chtov et de Marie, sorte d'être suprême et porteuse d'espoir, répondant au doux nom de Swann.


Extrait :

« Les oiseaux se sont tus et le vent est tombé. Toute la forêt retient son souffle. La pénombre s’est installée autour de la petite clairière. Formant une colonne entre elle et le ciel, un pont de lumière apparaît au-dessus de Marie, provoquant de forts remous à la surface de la source. Aspirée vers le haut, Marie s’élève en tournoyant au milieu du vortex. Ivan s’élance dans sa direction et tente à plusieurs reprises de lui saisir la cheville. D’un coup, sa prise lui échappe et il s’écroule sur le dos. La chute est brutale et sa tête frappe le bord du rocher. Au plus profond de son âme, les étoiles se mettent à danser. Au cœur de ce ballet apparaît une nymphe qui, en un balancement sensuel, vient l’effleurer de sa poitrine. Tentant de lui éveiller les sens, cette entité fluide se coule ensuite contre son ventre, en tortillant de ses bras suaves ses membres immergés et fouettant de ses longs cheveux son visage embué. Lentement, les deux êtres ne font plus qu’un, leurs deux corps s’épousant dans cette eau devenue phosphorescente. Tel un octopus désarticulé, cette creature à huit tentacules est soudain prise d’une folie douce qui évolue tantôt en une transe profonde. Frémissant de toutes leurs chairs, leurs ébats se prolongent jusqu’au soleil couchant. Agités d’ultimes soubresauts, les deux corps se délient enfin. Le chant d’une sirène perce le voile obscur de la forêt. La colonne de lumière s’efface. »


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